Le procédé n’est pas nouveau. Il est vieux comme le monde: Dur n’est pas toujours assez en football. Notamment pour certaines équipes de plus en plus habituées, lors de chaque saison, à jouer pour le maintien et à ne pas avoir parfois leur destin entre les mains. Sont-elles capables de mieux faire et surtout de réaliser ce que leurs publics aiment qu’elles soient?
Il faut s’habituer aujourd’hui à croire que l’histoire de ces équipes n’est jamais un long fleuve tranquille. Elles sont imprévisibles. Elles auraient ainsi besoin d’un peu plus de normalité et surtout de ne pas céder aux aléas sportifs qui ont, chaque saison, la même source et les mêmes racines.
Avec des capacités supposées ou avérées, l’incertitude, le flou sont le dénominateur commun de ce que les équipes qui jouent pour le maintien ont pris l’habitude de laisser entrevoir. Résultat : elles sont souvent stigmatisées par le spectre de la relégation, l’absence d’initiative et d’anticipation, par l’irrégularité dans le rendement, par le peu d’emprise et d’influence sur les adversaires, ainsi que par un mode d’emploi infertile et peu créatif. Allant même jusqu’à oublier souvent la nécessité de bien gérer une compétition qui se joue sur la durée et non pas à court terme.
Certaines d’entre elles paient tout simplement la conséquence d’un environnement loin d’être favorable. Elles en appellent chaque fois à l’union sacrée au moment où la situation se complique et le spectre de la relégation rôde de nouveau. Il est devenu quasiment difficile à ces équipes de grandir avec cet esprit. La faute à qui? A tout le monde et à personne, comme bien souvent lors d’un naufrage collectif. Ralenties dans leur mode de performance, elles font ainsi un mauvais usage des notions footballistiques, se contentant de quelques éclaircies dans la grisaille et oubliant qu’il y a des victoires qui ne sont qu’une parenthèse dans leur parcours. Il serait bon alors de ne plus penser seulement à gagner quelques matches, ni de réduire le parcours de toute une saison à des confrontations face à des adversaires bien particuliers.
En effet, la force d’une équipe est de se construire pas uniquement dans les victoires, mais aussi et surtout dans les défaites et dans les moments difficiles. Beaucoup continuent à donner l’impression de s’égarer sur le long terme. On pense toujours qu’elles sont capables de mieux faire, mais l’on ne sait encore si elles ont vraiment le mental pour agir autrement, d’autant qu’elles semblent de plus en plus perdre la détermination et la volonté requises et la fraîcheur dans l’expression.
S’il y a toujours un joli rappel de leur mérite, on peine aujourd’hui à croire qu’elles ont toujours la capacité de préserver le même tempo, encore moins la même raison d’être et le même épanouissement sur le terrain. L’on se dit finalement que tout cela a particulièrement servi à amoindrir la performance de la plupart d’entre elles. Faute d’une évolution et d’une adaptation réussies, il y a de ces équipes qui n’ont pu valoriser leurs ambitions et se détacher du statut de relégables. Elles sont dans l’incapacité de grandir en dépit de quelques jolis coups d’éclat. Elles n’ont pas un impact carrément visible et régulier sur la compétition et sur le déroulement des matches. Dans le contexte actuel, la réussite d’une équipe émerge d’une sorte de miracle au quotidien. La réussite tant recherchée doit être non seulement l’expression d’un parcours, mais aussi d’une continuité. Il ne s’agit plus de questionner les réussites comme les échecs, mais de tenter d’en comprendre les ressorts internes, les leviers, les enjeux. En somme, favoriser une optimisation extrême de presque tous les paramètres et les critères de la compétition. Dans la manière de gérer le championnat, dans les choix stratégiques, dans la mise en place des dispositions psychologiques des joueurs, beaucoup de choses sont encore à faire. La logique serait aussi de crédibiliser les projets sportifs. La gestion des différentes étapes est un axe important qui se prépare à long terme et carrément sur la durée.
J.M.